Deserts Boliviens - Partie 1 : Au pays des lignes droites

valentin-lebrat Par Le 24/01/2017 5

Hola a todos !

Back on the roads!

Depuis le terminal terrestre d'Uyuni, Tim est reparti vers le Nord, quand moi je prenais le vélo pour le Sud. C'est un peu brutal de se re-trouver seul en plein milieu de l'Amérique après tant d'aventures ensemble, et ça fait bizarre de   trouver à nouveau la tente vide...

Mais c'était ma règle du jeu, et en fin de compte, quoiqu'on dise, je me rends compte qu'il ne faut pas tant de temps pour s'habituer aux changements.

Un peu de Camargue

Je règle mon azimut à 180, mon cap pour tout le reste du voyage. Le passage du rallye précipite un peu mon départ : à cause des prix qui flambent dans cette ville d'Uyuni, je préfère ne pas attendre ces soit disant "champions", qui n'hésitent pas à emprunter les rares routes asphaltées du pays plutôt que de rouler en terrain boueux.

Mon objectif, l'Atacama, pour définitivement passer la frontière Chilienne.

Ma route : la région semi-désertique de haute altitude du Lipez, qui constitue l'extrême Sud du pays.

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Une future championne ?
On me prévient en partant que la campagne est inondée. Une fois n'est pas coutume, je n'écoute pas les conseils des boliviens, qui me disent que je ne pourrai pas bivouaquer sur une centaine de km, et qu'il me faut partir demain pour atteindre un village ; après 20 km je pose ma tente dans une plaine asséchée.
Les 2 prochains jours, je roulerai dans la grande plaine au Sud du salar, par des routes sans virages et (presque) sans villages. La distance entre 2 pueblos est de 30 ou 50 km, je fais jusqu'à 15 km sans le moindre changement de direction. Ca peut paraître ennuyeux, mais j'aime vraiment ce genre de routes.
La terre est très colorée, souvent d'une belle couleur rouge qui donne quelques airs d'Outback Australien. Une après midi, je croise sous mes roues la plus grosse araignée que j'ai jamais observée. Ok, je n'irai jamais rouler en Afrique ou en Australie.
Le second soir, je m'installe quelques kilomètres après un village de mineurs qui extraient le lithium, sur une petite plaine de sable. Un violent orage éclate, et je me retrouve en quelques minutes piégé dans ma tente qui flotte sur 3cm d'eau, écoutant impuissant la grêle et les rafales de vent qui jouent avec mon abri précaire. A chaque seconde, je me demande combien de temps je vais rester au sec dans cette tente. En fin de compte, je n'ai qu'un mot à dire : merci decathlon pour la qualité du produit !
Le lendemain, la plaine est inondée, et la piste apparaît comme une digue qui trace sa route au milieu d'un lac. Je rencontre les difficultés plus tôt que prévu, avec la boue qui colle à mes roues, et m'arrête net lorsque je baisse ma vigilance.
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Australie ?
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La boue, la peur de l'artillerie, la galère des vélos
P1080746Roulant à travers la plaine innondée, avec toujours quelques chaînons montagneux en vue.
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Je croise un petit courant d'eau claire qui se jette dans la plaine transformée en lac. Qui pourra distinguer le ciel de la terre ? "C'est au bout du regard, là où les bateaux quittent la mer..."
Dernier village
En arrivant au charmant petit village de San Juan de Rosario, je sais qu'il s'agit pour moi de la dernière communauté humaine dans mon itinéraire, si l'on excepte les refuges touristiques et les fermes isolées. Il est temps pour moi de remplir mes réserves d'eau au maximum pour pouvoir affronter le désert en autonomie complète. Merci à Victoria qui accepte gracieusement de me servir de l'eau de sa réserve personnelle. Me voici avec 13 litres, qui me permettront 4 jours d'autonomie selon ce que j'espère.
Je passerai une 3ème nuit dans cette grande plaine, un peu plus tranquille cette fois, avant d'attaquer les choses sérieuses.
Au fur et à mesure que je me rapproche de la frontière, que je longerai sur 250km, le paysage se couvre progressivement de volcans enneigés. Pour gagner une dizaine de km,  je coupe en mode "hors piste" dans une plaine de sable, au bout de laquelle se termine ma route au plat. Il me faut quitter cette grande plaine que je fréquente depuis Uyuni, pour monter sur des hauts plateaux plus désertiques.
Au bout de la première montée, je croise un couple de lyonnais qui traversent en 4x4 les Amériques, qui me proposent de prendre un café bien apprécié à ce moment de la journée. Quelques kilomètres plus loin, après une portion de piste (enfin) roulante et de toute beauté, je quitte l'axe principal, pour désormais me faufiler par les traces de 4x4, seuls véhicules à s'aventurer par là, à travers les déserts d'altitude de l'extrème Sud bolivien. Mais ça, c'est une autre partie de l'histoire !
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San Juan de Rosario, dernier village. Une centaine de personnes, vivant de l'élevage de lamas et de quelques cultures, sous l'oeil bienveillant du volcan Ollague, déjà au Chili.
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A mi-chemin de la plus longue ligne droite
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Condensé de Sud Bolivien : une piste en terre dans la plaine, sous un volcan, un troupeau de lamas ou de vigognes en embuscade.
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En prenant de la hauteur, après 2 jours et demi tout droit et tout plat. Au loin, le Chili.
P1080766Derniers kilomètres sur quelque chose qui ressemble à une route, dans un monde de roches colorées et de volcans.
 
 

Commentaires

  • Val

    1 Val Le 25/01/2017

    Clo tu m'as fait trop rire avec la Dde bolivienne!
    L'araignée, disons que c'était la taille des plus larges en France... mais pour le diamètre des pattes et du corps, une autre histoire. Ça dans la tente, j'aurai fait une crise cardiaque :o
  • Mam

    2 Mam Le 25/01/2017

    Ah ouai c'est si salé que ça le Pacifique??
    Ben nous aujourd'hui on s'est réveillé sous la neige...un léger manteau blanc à recouvert la nature, c'est beau! Il n'y en a pas encore assez pour que ce soit la pagaille sur les routes donc c'est cool!
  • Clo

    3 Clo Le 25/01/2017

    Trop chou la future championne !
    Oh noooooooon la méga grosse araignée !! Et pour que toi tu dises ça, elle devait vraiiiiment être gigantesque. BEURK.
    Mythique le panneau du lama sur la route... J'imagine bien la DDE Bolivienne : "Bon, les gars, on a reçu 5000 panneaux avec les lamas, vous les mettez un peu partout, en gros quoi." =D
  • Val

    4 Val Le 25/01/2017

    Disons que le bain dans le Pacifique ne m'a pas bien desalé...☺
    Ajd méga vagues a la plage de Valpo
  • Mam

    5 Mam Le 24/01/2017

    Chic un nouvel article! Avec un changement de cap cette fois, et des paysages différents!
    Bravo pour ta constance à faire du vélo sur du sable...! J'en serai bien incapable!
    Bon j'espère que tu as bien pu te dé-saler et de dé-sabler...en prenant un bon bain dans le Pacifique!
    Et bon Chili maintenant!
    Bise

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