La steppe. Un mot aux connotations asiatiques, qui nous fait penser à une ribambelle de pays qu'on ne saurait placer sur une carte. Mongolie, Kazakhstan, et tout autre pays-en-stan dont on se demande s'il existe vraiment.
Une cinquantaine de kilomètres autour du village de Crucero, au Pérou, furent une révélation pour moi. Quel pied de rouler dans ces étendues libres de toute perturbation oculaire...
La forêt amazonienne fut une étape mémorable, tout comme le désert de Bolivie. Le lac Titicaca et les fjords de Patagonie m'offrirent des paysages absolument superbes. Mais la steppe restait dans ma tête une partie à part, une nostalgie d'une journée de vélo qui fut trop courte à mon goût. Qu'à cela ne tienne, à peine le village d'El Chalten laissé derrière moi, me voici en plein milieu de la Patagonie sèche. C'est parti pour 220 km jusqu'à la prochaine agglomération; cette fois ci j'aurai le temps de profiter. Direction El Calafate donc, en longeant premièrement le lac Viedma sur sa longueur, puis le rio Leona qui se jette enfin dans le lac Argentino au bord duquel se trouve El Calafate (du nom d'un arbuste similaire à l'airelle).
Pourquoi ces paysages me fascinent-t-ils à ce point ? Sont-ce ces inlassables successions de sèches steppes sans fin ? Ou la vacuité quasi-sidérale d'un décor sans nulle sophistication?
Comme disait un sage mongol : "mi-han dumol sikot, mart him Khan dol". Ca ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c'est dans le ton.
Je rajoute à ce petit compte - rendu ma dernière rando dans le secteur du Fitz-Roy, ainsi qu'une journée fantastique en face des seracs du glacier Perito Moreno.
Couleurs d'automne dans les forêts de Nothofagus, entre cordillère et steppe. Au fond, les lagunes Hija et Madre.
Lagune de los Tres.
Et, le jour de la photo, on n'avait pas encore passé l'équinoxe d'automne! Tant mieux pour mes yeux.
Laguna Capri
Les méandres du Rio de las Vueltas
Paysages oniriques, pour moi du moins. On m'avait demandé, alors à El Chalten, si je ne trouverais pas ces paysages ennuyeux. "Ca peut paraître répétitif, mais je trouve qu'il y a un je ne sais quoi de vraiment fantastique à rouler des heures dans ces étendues".
Autruches, renards, Guanacos. La faune de la steppe.
Au bout du lac Viedma, les sommets de la cordillère sont encore très nets, à plus de 80km à vol d'oiseau.
Le rio la Leona, à côté du café-hôtel La Leona, où se cacha Butch Cassidy -un célèbre bandit américain des années 1900- après qu'il eût cambriolé une banque à Rio Gallegos.
Le ciel pour plafond, la steppe pour matelas.
Retour temporaire vers la cordillère, pour une journée de tourisme Au glacier Perito Moreno (du nom d'un des plus célèbres explorateurs de Patagonie, au même titre que le père Alberto De Agostini). Ce glacier est toujours rattaché au champ de glace Sud, et s'écoule dans le lac Argentino, dont il vient presque entraver le cours. De la rive opposée, on a une vue de premier choix sur cette longue muraille de Séracs, haute de 70m en son point culminant. Le velage du glacier, c'est à dire le détachement de blocs de glace qui viennent tomber dans le lac pour former des icebergs, est un spectacle spectaculaire - comme aurait dit Lapalisse s'il était encore en vie.
"El beso de hielo"
Demain, retour dans ma steppe pour un nouveau voyage de plusieurs jours. Les étendues de Patagonie suffiront-elles à me rassasier d'immensité? Sinon, il me faudra un jour ou l'autre trouver un terrain de jeu de plus grande ampleur...
Amitiés du Sud !
Commentaires
1 Valou Le 24/03/2017
(suite et fin) on languit de le vivre en live ! bye
2 Valou Le 24/03/2017
3 Mam Le 24/03/2017
Et trop fort ton bivouac "à la belle" dans la steppe argentine! T'as pas eu peur de te retrouver nez à nez avec un renard curieux qui passait par là? Tu m'épates mon gars! Attention aux autruches...ça charge et sa donne des coups de bec (mon papy en à fait les frais en son temps!)
Que tu es gâté par la météo...encore une fois!
Bisous printaniers de ta maman...qui commence sérieusement à te languir!!!
4 Tim Le 23/03/2017