"Car ils ont reconnu qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur cette terre"
En terre de Patagonie, je continue ma vie nomade sur cette planète où je suis voyageur.
Tortel, de brumes et de bois
De Cochrane, je continue à descendre la vallée du Rio Baker, jusqu'à son embouchure sur l'océan Pacifique. Le soleil m'a quitté, je découvre la Patagonie des pluies.
Je rentre finalement dans une forêt impressionnante d'humidité, comme l'Amazonie mais avec 25 degrés de moins. Au bout de la Route, sur l'océan, se trouve le petit village de Tortel. Ce village est accessible par voie terrestre depuis 10 ans. Adossé à un fjord, toutes les rues du village sont des passerelles ou des escaliers en bois, le Cyprès des Guaitecas. Il y pleut presque chaque jour. C'est la porte d'entrée de la Patagonie de l'envers, celle des milliers d'îles exposées de plein fouet aux tempêtes du Pacifique. Un monde fascinant et inconnu.
Un lac sauvage en quittant Cochrane
L'arrivée sur Tortel le long du Rio Baker. Des puissantes cascades tombent de tous les côtés sur les flancs des montagnes, le paysage reste sombre même en plein midi
La Costanera, la rue principale de Tortel
Le village de Tortel
Tortel vu depuis le haut du village
Les îles dans le fjord
Le fjord de Tortel vu depuis un petit sommet
O'Higgins
Les derniers jours de vélo ayant été plus difficiles que ce que j'avais imaginé, je prends de Tortel un bus jusqu'à Villa O'Higgins; ça me fait économiser 90 km, du temps et de l'énergie pour les choses à venir. Ma pédale droite fera toutefois le voyage en roulant, mais sur le vélo de Julien, un autre cyclovoyageur qui avait cassé la sienne.
Villa O'Higgins est au terminal de la Carretera Austral, que j'emprunte depuis plus de 1000km. De là, il faut prendre un bateau pour traverser le grand lac O'Higgins, et puis franchir un col pour passer en Argentine. En attendant le bateau, je profite d'une journée sur place pour monter sur un sommet qui domine le village: le cerro Altavista. J'espère y observer les montagnes au Nord-Est du champ de glace Sud si le temps est dégagé.
Lago Cisnes et Lago Negro autour de Villa O'Higgins
En montant au Cerro Altavista, au dessus de la ligne des arbres.
Vue du sommet vers le Nord
Le sommet, je m'arrêterai quelques mètres avant la cime à cause du vent et de la neige.
Une fenêtre de quelques secondes pour observer les montagnes à l'Ouest
Le glacier Mosco vers l'Est
Duo de lacs, au fond le grand lac O'Higgins, le plus profond des Amériques.
Lac O'Higgins, son bras qui mène à Villa O'Higgins
ça commence à bien blanchir par là. Le Cerro Huemul Blanco.
La frontière
Après 6 semaines au Chili, il était temps de changer. Je ne peux plus rouler plus au Sud en restant dans ce pays : me voilà prêt à passer la frontière Argentine. Et quelle frontière! Vous avez sûrement compris que j'aime changer de pays dans des lieux spectaculaires. Après avoir quitté le Pérou en surplombant le Titicaca; être sorti de Bolivie entre les volcans du Sud Lipez, je laisse le Chili en ayant traversé le magnifique Lac O'Higgins, et le col Portezuelo de la Divisoria. Ce col frontalier n'est accessible qu'à pied ou à vélo, et je vais bientôt comprendre pourquoi.
Le bateau me dépose avec une quinzaine d'autres voyageurs sur la rive Sud du lac. De là, 15km de montée nous amène à la frontière où stationnent une poignée de Carabineros de deux pays. 10 mètres après la frontière, la piste laisse place à une trace de cheval, remplie de boue, de troncs d'arbres et de passages à gué. Cela dure 5 km, qui me demanderont 2 heures à parcourir. Il faut ensuite à nouveau prendre une barque pour traverser le Lago del Desierto, pour enfin retrouver une bonne piste qui descend au village d'El Chalten.
L'embarcadère sur le Lac O'Higgins, 7 km après le village, est le terminal officiel de la carretera Austral.
Deux vues du lac O'Higgins. Sur la deuxième, on voit les sommets du champ de glace Sud, dont les glaciers se jettent directement dans le lac.
Adios Chile...
Holà Argentina...
...avec le "chemin" qui va avec.
Le lago del desierto, et la montagne qui est encore dans les nuages. Pas pour longtemps...
Commentaires
1 Jules Le 09/03/2017
2 Tim Le 09/03/2017