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Le monde vert

Le 15/11/2016

Un coucou à vous les français !

Après une tentative manquée hier pour me connecter à Internet, il semble que ça va un peu mieux par ici... Avec toutes les émotions des jours passés, il était temps d'écrire un article, pour partager et parce que les écrits s'envolent et les paroles restent... euh, les vols s'écrivent et les restes se parlent... enfin bref, vous m'avez compris, c'est bien d'écrire !

Après mes aventures dans la cordillère de Vilcanota, mon voyage allait rentrer dans une étape assez singulière. D'abord depuis Tinkki, je grimpe le col de Pirahuani, à 4725m d'altitude. La montée n'est pas si difficile, à part les 30 dernières minutes où le relief joue avec mes nerfs : à 3 ou 4 reprises, je pense être arrivé et découvre que ce n'était qu'une crête intermédiaire que je voyais. Je suis sur le rebord Ouest de l'Altiplano, sur le point d'engager une descente de plus de 4000m de dénivelé, en direction de la forêt équatoriale qui s'étend au pied de la cordillère, jusqu'à l'océan Atlantique.

La descente est vertigineuse et interminable. Les nuages bloquent la vue à chaque détour de la vallée, ce qui donne l'impression de faire un saut dans le vide à chaque tournant :

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L'ambiance dans la descente.

Au passage, la route est excellente,elle  s'intègre assez bien dans le paysage, et la circulation est parfaite : suffisamment faible pour profiter du paysage, et suffisamment importante pour se sentir en sécurité en cas de problème. Et les limitations de vitesse sont à 20 ou 30 km/h dans les zones de virages.

Je m'arrête au milieu de la descente, à Marcapata, un village en plein pente et surtout en plein brouillard. C'est dans ce bled que j'apprendrai, avec un peu d'amusement, l'élection de Trump aux Etats-Unis. Les présidents des pays latinos sont un peu amers.

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Ambiance à Marcapata

Je redémarre le lendemain, et la chute libre continue. Puis assez rapidement, la température augmente et l'atmosphère devient plutôt moite. Un bruit, une fleur, un oiseau noir et jaune qui me passe devant indiquent que j'entre dans un autre monde. Les dénivelés des montagnes autour sont impressionnants, et une impression de pénétrer dans un lieu interdit m'envahit. Autant la jungle me fascine, autant elle m'effraie.

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Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?

Finalement, j'arrive à sortir de ces montagnes, pour atteindre le petit village de Quincemil. Le contraste entre l'aridité de l'Altiplano et l'abondance de la forêt est énorme. Là-haut, quelques troupeaux par-ci par-là, ici tout fourmille d'insectes et d'oiseaux. En haut, la couleur est au niveau macroscopique : une montagne de roches rouges, un glacier blanc éclatant, une prairie verte ou jaune, une lagune bleue, verte ou noire. Ici, tout est vert à y regarder de loin, mais dans le détail, la couleur est partout, surtout dans le monde animal.

Quicemil n'est pas un village très avenant, alors je tente de partir dès le lendemain de mon arrivée pour un second village d'Amazonie, San Gaban, en espérant trouver mieux là-bas. Les deux villages sont localisés dans la jungle, juste au pied des montagnes, mais une distance de 120 km les sépare. Je devrai faire l'étape d'une traite, car je ne veux pas dormir dans la forêt, c'est une condition que je m'étais fixée pour descendre en Amazonie.

Je pars à 5h du matin pour profiter de la relative fraîcheur des premières heures de la journée, et avoir une marge de manœuvre devant moi.

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Demain, dès l'aube, à l'heure où verdit la forêt. J'irai par les coteaux, j'irai par les rios...

La route se fraie un passage dans un paysage à la limite du rêve, le long de rios qui coulent dans une zone de collines complètement sauvages. L'ambiance est celle des routes mythiques. On pourrait se croire dans les gorges de la Dunière, mais il faut remplacer les fayards et les châtaigniers par des arbres tropicaux, et le meuglement des vaches par le chant des oiseaux. Il y a aussi des chiens qui nous courent après en passant devant les baraquements le long de la route.

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La vallée de la Dunière. On voit la route en bas à droite.

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Finalement, je l'ai trouvé, ce fameux village ! Si vous me cherchez pendant ces 15 prochaines années, vous saurez où me trouver ! Il y avait souvent des petites baraques en bois entre la route et la rivière, sans aucun champ dans les environs. Très probablement des prospecteurs d'or de rivière.

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Pourtant, à Quincemil, les rues ne sont pas pavées d'Or...

Ces paysages sublimes ont un prix : là ou je m'attendais a trouver 60km de faux-plat descendant, me voilà pris dans une immensité de montagnes russes, comme pour ajouter de la difficulté à ce trajet. J'arrive finalement au pont de l'Inambari (15km plus tôt que prévu dans mes calculs). C'est une étape importante de mon voyage : mon point le plus bas jusqu'au Chili. Ici, j'arrête ma descente vers l'Est et l'Atlantique, et je repars vers le Sud-Ouest, sur un tronçon secondaire de la route InterOcéanica qui rejoint Puno sur le lac Titicaca, au Sud du Pérou. C'est aussi le point de départ de ma remontée vers la cordillère. Je suis à 500m d'altitude (310 selon un indien local, mais je ne le crois pas).

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Un pont sur l'Inambari, un fleuve qui deviendra plus tard le "Madre de Dios", puis le "Madeira" au Brésil, premier affluent de l'Amazone, et un des fleuves les plus puissants du monde.

Comme une surprise n'arrive jamais seule, c'est à ce moment précis que je croise les premiers cyclo-voyagistes de mon voyage. Ils sont Brésiliens, et eux remontent vers Cusco. Ils ont roulé longtemps en Amazonie, et le plus jeune s'obstine à dormir sous tente. Il a aussi une balise SPOT d'ailleurs.

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Avec mes collègues Brésiliens, et un indien d'ici qui fera quelques kilomètres avec moi.

On est dans l'hémisphère Sud, donc on marche la tête à l'envers. Au début, ça fait un peu bizarre, mais une fois que le cœur a compris qu'il faut pomper dans l'autre sens, on finit par ne plus sans rendre compte.

La deuxième partie du trajet deviendra franchement plus éprouvante. La température a augmenté, alors je crains une surchauffe, même si je bois litre après litre. Pour sûr, cette étape restera un fait marquant du voyage. Les paysages sont un peu plus larges, on circule dans la vallée de l'Inambari :

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Le guidon contemple la nature sauvage. Au pied, l'Inambari.

Dans les Pueblos, je suis plus souvent "El Gringo", l'étranger, que "Amigo". Les gens aussi sont différents de là-haut.

Un glissement de terrain en réhabilitation bloque la route, un policier nous contraint d'attendre 2h ici pendant que les machines travaillent. Avec la pression des conducteurs, je repars après 10 minutes. Quelques temps après mon passage, une pelle envoie un bloc énorme qui franchit le fossé et traverse la route... Mieux vaut que ce soit le rocher que la pelle qui soit tombée tout de même !

Finalement, après 10h d'efforts, j'atteins les derniers kilomètres de cette aventure. L'arrivée sur San Gaban est magnifique, avec le soleil (un peu étouffant certes) dans un défilé :

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L'arrivée sur San Gaban, qui fait oublier un peu l'épuisement.

En résumé, une photo avant et après cette journée :

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Avant l'Amazonie, frais et motivé, avec le casque et le K-Way que j'espérais garder pour me protéger des moustiques.

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Aux 2/3 du trajet, la fatigue en plus, le K-Way en moins, et le Krama du Cambodge qui a remplacé le casque, et qui aura essuyé quelques mètres cubes de sueur !

En arrivant à San Gaban, un petit sentiment de triomphe et de soulagement me redonne un grand sourire. De donde vienes ?quince Mil ¡

Le lieu est un petit jardin d'Eden, une petite plaine au débouché d'une vallée qui vient de la cordillère, fermée par des hautes collines sur les 3 autres côtés. En plus, je trouve une auberge bien confortable, pour le prix invariable depuis que je suis parti de Cusco de 6 euros la nuit. Je sens que je vais rester ici ! Je passerai donc le samedi et le dimanche à me reposer ici, il faut dire que j'étais bien cramé après l'enchaînement de ces efforts, et surtout cette journée en forêt. J'en profite aussi pour explorer les sentiers autour du village, qui s'enfoncent un peu dans la jungle. J'espère photographier un immense papillon bleu et noir qui m'est souvent passé sous le nez en roulant. Après quelques explorations infructueuses, je trouve enfin le lieu parfait pour mon exploration, un vallon secret à deux pas de la route.

Je commence à le remonter, et arrive au pied d'une petite cascade entourée de falaises : bingo, c'est plein de ces fameux papillons, vraiment magnifiques, et de la taille d'un petit oiseau. Mais ces papillons, comme la plupart des grands papillons ici, ne se posent jamais à hauteur d'homme.

Quelques photos :

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Un papillon transparent et noir (on voit les pierres au travers).

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Votez pour le plus beau !

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Petite pause méditation en Amazonie, entre les papillons et de petits vautours qui volent 10 mètres au-dessus de moi.

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Sur mon chemin dans la jungle, qui m'accompagne ? Certaines branches ressemblent étrangement à des serpents, et certaines feuilles à des mygales. Ou alors c'est mon imagination qui est un peu sur le qui vive. Une feuille morte qui me tombe dessus, et je sursaute...

Tout compte fait, je n'aurai pas vu de serpents, à part quelques petits écrasés sur la route, ni de grosses araignées,ni de jaguar. Ce n'est pas plus mal ainsi !

Je commence à devenir familier de ce monde vert, alors il est temps de repartir. Le frais, les gens de là-haut et les grands espaces me manquent un peu, et puis je commence vraiment à prendre le goût de l'itinérance, et de ses paysages sans cesse renouvelés.

Ce matin, je pars pour 2100m de dénivelé, vers le village d'Ollachea, où il y a encore des eaux chaudes. Comme je l'espérais, le vent d'Est n'a pas tourné, et je l'ai dans les voiles pour la montée. Avec des jambes toutes neuves et un vélo allégé au maximum, j'ai l'impression d'avoir un moteur. Cette montée qui me faisait peur se sera finalement bien passée. Je retrouve petit à petit ma Cordillère. La montée est heureusement nettement moins abrupte que lors de ma descente quelques jours plus tôt. Le paysage se fait plus sec, et à 2000m, un perroquet vert traverse devant moi : je ne pensais même pas en voir dans la jungle, et c'est ici, en limite de la forêt, que j'en rencontre un !

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Retour dans la Cordillère, par canyons et cascades.

Les gens sont à nouveau plus accueillants, et une petite fille veut absolument que je revienne le 10 décembre pour participer à une fête du village. J'aimerais bien, mais comme dit Aslan dans le dernier livre de Narnia "Plus haut, et plus avant !".

Les glaciers de la steppe

Le 09/11/2016

Hola a todos¡

J'ai quitté Cusco vendredi matin en profitant du défilé de fin d'année des écoles de filles, qui faisaient le tour de la place principale avec leurs chorégraphies plus ou moins traditionnelles sous les yeux d'un collège de bonnes sœurs.

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Puis il a été temps de commencer le voyage, le vrai. Direction la Cordillère de Vilcanota, un vaste massif glaciaire au Sud-Est de Cusco. En passant, je rencontre encore quelques ruines Incas, dont celles du Qhapac Nan, le chemin qui reliait la Colombie au Chili à l'époque impériale.

Quelques lagunes dans les vallées :

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Alors Bicicleta, ça te plaît le Pérou ?

Arrivé à Urcos, je profite encore d'un festival de danses traditionnelles sur la place du village. Ici, on peut manger pour 1.5 euro un repas délicieux : patates, riz, légumes, viandes et épices. Je teste la viande d'alpaga, mais je ne réessaierai pas !

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Les enfants sont portés dans de grands draps accrochés sur l'épaule.

Depuis Urcos, une montée m'amène pour la première fois à 4000m : 15km, des rampes à 12%. Je finis à pied en poussant le vélo.

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Le début de la "Carreterra Interoceanica".

Le lendemain matin, je traverse la campagne dans un autre monde : tous les paysans sont en costume traditionnel, ils sont à pied sur la route, qui est presque le seul élément qui me rappelle que je suis bien au 21e siècle. Dans les villages, je dois conduire sans les mains pour saluer les gens : "Buen dia Amigos¡"

A Ocongate, je rencontre 2 garçons curieux : on joue et on discute un peu ensemble, eux parlent bien l'espagnol (car ici, la langue maternelle est le Quechua). Je repars finalement, et quelques secondes plus tard ils me rattrappent en courant : "Amigos, Amigos ¡". Ils voulaient partager leur déjeuner avec moi !

Après 2 jours de vélo, je rejoins Tinkki, village au pied des Cordillères. Je pars le soir même en taxi pour l'Ausangate. Le temps est à l'orage et je n'ai toujours pas vu de montagnes.

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En partant pour l'Ausangate : qui vient avec moi ?

L'heure est à la remise en question, la tempête se renforce, et je ne suis pas sûr de l'endroit exact du campement.

Finalement, bien mouillé, j'arrive au hameau d'Upis. 2 français de la Rosière m'y attendent : ils font le même itinéraire que moi, et on marchera ensemble pendant les deux premiers jours du trek. Vers 17h, l'innatendu se produit :

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La paroi nord de l'Ausangate.

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Les termes d'Upis : il y a des plaisirs qui n'ont pas de prix. A la source, l'eau est en ébullition !

Départ à 6h le lendemain matin, ce qui est une petite grasse matinée puisqu'on s'endort vers 19h30 par ici. La météo des prochains jours sera identique : grand bleu jusqu'à midi, orages de 13h à 16h, et puis le temps se dégage pour le coucher de soleil vers 17/18h.

Le trek se fait dans une ambiance grandiose. Récit en images :

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Thomas face à un massif rocheux magnifique, sûrement encore vierge. Son ami Etienne prépare la traversée Nord-Sud de la Cordillère Réal en Bolivie.

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Lagunes et glaciers : l'extrémité Ouest de l'Ausangate.

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Les Alpagas préfèrent le vert des pâturages aux glaces des Cordillères. Je suis à 4850m, un record d'altitude pour moi, qui va durer quelques heures seulement...

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Depuis le col Palomani : mon premier 5000 n'en est pas un, c'est un col à 5100m d'altitude. Je me souviendrai longtemps de la montée : sur 500m de dénivelé, je fais les 400 premiers en une heure. Puis subitement, à 80m du col, je me sens mal, et c'est le moment précis que choisit la météo pour tourner à l'orage au loin. Je prends un peu peur : j'ai le choix entre redescendre et passer un jour de plus dans le trek, au risque de me rationner en nourriture, et tenter le col pour aller plus vite, et surtout pouvoir redescendre à 4300m. J'avale un Diamox et essaie de monter pas après pas. Ouf, le col est bien là où je pensais, et la pluie reste cantonnée plus au Sud. Je serai plus prudent à l'avenir...

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Une indienne Quechua dans la vallée de Jampa, un coin de paradis.

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Les fatigues de la veille sont vites oubliées, dès le lendemain matin. Journée plus courte, pour rejoindre un hameau avec encore des sources thermales. La montée dans la steppe, la "pampa" comme ils l'appellent par ici, est un grand moment de plaisir.

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Un sommet dont je n'ai pas trouvé le nom, vu depuis mon deuxième col à plus de 5000m. Celui-ci se passera bien mieux, même si l'eau des glaciers commence à avoir de l'effet sur mon estomac.

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Lagunes du Pérou.

Je suis redescendu hier à Tinkki : un aspirant guide Quechua m'a gentiment proposé de me redescendre sur sa moto. On discute alpinisme ; son histoire est très belle. Il me dit que les Français et les Suisses sont les étrangers les plus sympathiques qu'il connait. Et puis : "Tu vois les montagnes en face ? Elles sont pleines d'Or".

Alors aujourd'hui il est temps d'aller "en face" là où l'Or coule dans les rivières.

Hasta lluego !

Incas & compagnies

Le 03/11/2016

Allez, un deuxième dans la foulée parce que je suis motivé ! Un clavier espagnol et une connexion péruvienne, ça calme un peu. C' est quand on ne l' a plus qu' on se rend compte combien ça manque". Chère connexion haut débit, nos vemos dans 6 mois...

 

70 Soles (20e) une journée de bus, un guide, des visites et un buffet péruvien, me voilà convaincu d' entrer dans une agence touristique.

Direction la vallée sacrée des Incas, qui descend de Cusco vers les gorges du Macchu Pichu.

Le trajet en bus me plonge dans le Pérou. Je ferai plus de récits plus tard sur les paysages, qui dépassent l'imagination, et les populations qui sont indispensables pour donner vie aux montagnes. Les couleurs de la région : le rouille-orange, le jaune, le noir et le vert des prés. Les nuages sont orange aussi : les paysans font brûler leurs champs, pour les renouveler sûrement.

Les ruines Incas, avec des églises construites sur chaque temple du soleil. Les Incas étaient monothéistes, comme le disait ce guide à Cusco : "étaient-ils polythéistes ? Ils priaient Inti le soleil et Pachamama la terre mère. Mais ils ne connaissaient qu'un seul créateur. "El Hacedor", Le Faiseur. Ils ne lui ont pas donné de nom. Nous (il parle à des péruviens), sommes- nous polythéistes ? Pourtant nous prions les saints ! Mais nous n' avons qu'un seul Dieu qui a tout créé".

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Les Andenes (les restanques, en France). Il y en a sur la montagne en arrière plan... Celles-ci ne servaient même pas à l'agriculture, seulement à consolider les pentes sous le temple de Chinchero.

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La sédimentation Inca - Coloniale, et l'altiplano à l'arrière plan

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Et soudain, en pleine descente vers la vallée:

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Les salines de Maras, issues d'une petite source tiède salée, et qui est exploitée à plein régime. En orange, circule l'eau de la source qui alimente les bassins, où le sel est récupéré par évaporation. On est à 2900m, la chaleur est étouffante, et en face se dressent les pics en glace de la cordillère de Vilcabamba.

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Les Andenes  de Moray, un chef d'oeuvre. L'hypothèse la plus répandue est que ce site faisait office de centre d'essai et d'acclimatation des diverses plantes. La chaleur du fond permettait de faire pousser des plantes de plus basse altitude, comme le coton, qui étaient ensuite acclimatées au fur et à mesure des terrasses. Une autre hypothèse fait du lieu une salle de spectacle pour les concerts de Patrick Bruel, mais certains avancent le fait que Patrick ne maîtrisait pas le Quechua d'une part, et qu'il aurait eu du mal à se faire entendre avec sa voix cassée...

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300m de dénivelée d'Andenes, sous la cité de Pisaq construite sur un piton rocheux, et qui a abrité jusqu'à 10000 habitants.

 

Il est désormais temps de mettre le cap au Sud, vers d'autres horizons. Les touristes que j'ai rencontrés me promettent de belles choses pour la suite...

Au bout de combien de temps es-tu tombé amoureux du lieu ?- une matinée...

Cusco, que bueno ¡

Le 03/11/2016

Hola a todos, ben llegado ¡

Après quelques jours passés à Cusco, me voilà avec un peu de temps pour écrire, dans un cybercafé-agence de tourisme-magasin outdoor-boutique de tourisme ¡

 

Après une journée de vol jusqu'à Lima, je n' étais pas mécontent de prendre un petit avion pour Cusco, et enfin goûter à la cordillère. Le départ dans la brume épaisse de Lima ne laissait rien présager d' éblouissant pour le trajet, et pourtant... Après quelques minutes, nous avons percé les nuages, pour survoler d' abord les canyons désertiques aui vont vers le Pacifique, puis l'altiplano et les cordillères qui y poussent comme des champignons dans un champ.

 

 

 

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Cusco est une ville extraordinaire, nichée dans une vallée à 3400m à la limite de l' altiplano. Je me retrouve au milieu d indiens quechuas en costume, venus vendre leurs marchandises, ou plus rarement mendier, et de lamas venus compléter le décor pour les touristes. La ville est touristique, et on ne fait pas 10 m sans avoir 3 opportunités d' acheter son billet pour le Macchu Pichu, ou de se faire vendre le massage "mejor" de la cordillère.

La circulation, dépaysante. Il me faut 2 jours pour comprendre que les feux sont de l' autre côté du carrefour, et que le klaxon est un moyen de te dire que c' est vert depuis au moins 1 seconde, de te proposer un trajet en taxi, de te dire que ton vélo est joli.

Dans les églises, les petits garçons courent me prendre dans leurs bras : "La Paz de Jesus" "La Paz tambien ¡"

Morceaux choisis de la ville :

 L' architecture, la première chose qui surprend et qui rend cette ville magnifique. Le centre historique est très étendu, en rues pavées bordées d' escaliers, les maisons sont un mélange réussi de sous bassements incas et de reprises coloniales.

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La base en pierres de taille Inca, le haut crépi avec un balcon en bois de style colonial

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Les patios et les arcades, dans les maisons plus riches : le style colonial qui reprend parfois la pierre des Incas

 

Les places de Cusco : églises et jardins fleuris

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2 vues de la Plaza de Armas

 

Le fort Sacsayhuaman qui domine la ville. Le panorama là - haut me réservait une surprise...

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Le style Inca : des pierres jusqu' à 120 tonnes, pour un peuple qui ne connaissait pas la roue. Pas de ciment, les blocs sont seulement taillés. Par quoi ? Les incas ne connaissaient que le bronze.

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La vue de la ville...

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...et les 6300m de l' Ausangate qui la domine. Moment d'émotion

Et en prime ,j'y  ai trouvé mon compagnon pour les mois à venir :

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La "Bicicleta" !! Merci à Russo qui m' a fait ce montage sur mesure.

À vous de jouer !

Le 28/10/2016

C'est parti pour le petit jeu du voyage ! Le gagnant remportera un cadeau débusqué sur le tas, un caillou, une bouse de lama, l'emplacement d'une mine d'or, selon ce que je rencontrerai... :-)

 

La règle est simple : l'équipe (à savoir Tim... et moi-même) m'a préparé une liste de 12 défis à réaliser pendant l'aventure.

Votre objectif est de les classer dans l'ordre chronologique de leur réalisation : c'est-à-dire, celui que je vais faire en premier dans le voyage, puis en second, etc... Réferez-vous à la description de l'itinéraire pour choisir !

Précisez également lesquels vous pensez que je ne réussirai pas, et laissez votre classement dans les commentaires de cet article.

 

Voici la liste :

   -Prendre un selfie avec un Alpaga

   -Cuisiner une recette locale

   -Photographier un bloc de glace qui se détache d'un glacier

   -Dormir sur du gros sel

   -Doubler le Cap Horn à la nage (sans les mains)

   -Apprendre le tissage de la laine locale

   -Escalader un mur Inca

   -Naviguer sur le Pacifique

   -Manger mon vélo

   -Me baigner à plus de 4000m d'altitude

   -Marcher sur un lac

   -Attrapper une viscache (sorte de lapin-marmotte qui vit vers... à vous de trouver !)

J-3, à l'heure de l'acclimatation

Le 27/10/2016

Finalement, le moment du départ est vite arrivé ! Même si ma tête est encore bien en France, je dois m'y résoudre : dimanche soir, j'aurai changé d'hémisphère.

C'est le moment de troquer les cartes géographiques en échange des paysages qu'elles représentent et de changer les tracés d'itinéraires en coups de pédales.

Direction Cusco, avec un certain nombre d'escales, en espérant trouver mon vélo sur place et passer quelques jours pour m'acclimater à l'altitude et profiter de la ville.

 

Avant les derniers préparatifs, j'ai profité du début de  la semaine pour un mini stage d'acclimatation avec Tim. Direction les Écrins, pour une nuit à 2600m dans la neige. Pluie, neige, tempête de vent : l'idéal pour tester la résistance du matériel et... la mienne !

P1060306Tim dans la tourmente, merci pour la trace !!

P1060312Un dernier coup d'œil sur les Alpes avant longtemps...

Comment me contacter ?

Le 22/10/2016

Avant de partir, voilà quelques détails pratiques pour rester en contact :

 

1-Le Blog

Nous pourrons échanger au travers des commentaires sur ce site, que ce soit dans l'onglet "Livre d'or" ou en laissant un commentaire sur un article (Cliquez sur "Commentaires" en dessous du titre de l'encadré). Ces messages seront publics.

 

2-Les mails

À privilégier pour les communications privées : en règle générale, je serai au moins une fois par semaine dans un hôtel ou un cybercafé.

 

3-Téléphone

ATTENTION : Changement de numéro pendant le voyage.

Nouveau : 00 44 79 37 04 32 30 ou + 44 79 37 04 32 30

Vérifiez vos tarifs d'appel à l'international. Vous pouvez m'appeler quand je serai en Bolivie et au Chili, c'est-à-dire la très grande majorité du temps à partir du 1 Décembre. Renseignez vous auprès de mes parents pour être clair sur mon emplacement. Comptez un décalage horaire de 6h de retard avec la France : appelez donc entre 14h et 22h, il sera entre 8h et 16h pour moi.

 

Présentation de l'itinéraire

Le 05/10/2016

De Cusco à Punta Arenas, mon itinéraire prévu m'emmènera dans 4 pays et à travers 40° de latitude.

Mon voyage se divisera en trois parties :

La première, au cœur de l'altiplano du Pérou et de la Bolivie, une grande plaine entre 3000 et 5000m d'altitude. Au départ de Cusco, ancienne capitale de l'empire Inca, je mettrai le cap vers La Paz, capitale de la Bolivie à 4000m d'altitude, en passant par le lac Titicaca.

La suivante me mènera dans les déserts d'altitude du Sud de la Bolivie, dans la province du Lipez célèbre pour ses déserts de sel, lagunes, volcans et geysers, jusqu'aux portes de la zone la plus aride de la planète, le désert d'Atacama au Chili. Je partirai d'Uyuni, ville minière et touristique au bord d'un désert de sel de la taille de l'Ile de France, pour arriver à la frontière chilienne à San Pedro de Atacama.

Finalement, après avoir traversé une grande partie du Chili en bus, je reprendrai le vélo pour ma dernière et plus longue section : la "Carretera Austral", une route chilienne qui traverse sur 2000 km une région difficile d'accès pour atteindre la région la plus australe du pays, qui représente le finistère du continent américain. Cette région, la Patagonie, est la partie terminale des Andes. Nettement plus basse -les sommets y dépassent rarement 3000m- le climat plus froid y permet de nombreux glaciers qui ont creusé une multitude de lacs et de fjords. De Puerto Montt au Chili, j'atteindrai Punta Arenas, ville portuaire du détroit de Magellan, en ayant traversé sur quelques portions la frontière avec l'Argentine.

Pour ceux à qui les noms cités ne parlent pas, voilà une carte d'Amérique du Sud :

Carte